Houston, nous avons un problème !

Pas besoin de faire partie de l’équipage d’Apollo 13 pour lancer cette phrase bien connue, que nous pourrions traduire ainsi:

Est-ce qu’il y a encore quelqu’un qui se préoccupe du tourisme au Maroc, mis à part ses professionnels ?
Le secteur coule lentement mais sûrement, et rien n’est encore fait à ce jour pour éviter la catastrophe qui arrive.
Les agents de voyages sont encore une fois relégués au second plan et on ne parle quasiment que du secteur hôtelier… Ne m’en voulez surtout pas, je prêche bien entendu pour ma paroisse, mais je n’oublie pas pour autant que nous, agents de voyages, faisons partie d’une seule grande chaine d’union, où tous les acteurs sont essentiels à la réussite du secteur du tourisme.

Priorité est donné au tourisme national, soit. Mais je ne suis pas du tout convaincu que ce soit la bonne stratégie: le marocain a-t-il encore de l’argent pour partir en vacances dans un hôtel? Sachant que son budget (si budget il y avait au départ…) a sacrément été entamé par cette crise économique, sachant qu’il n’a plus forcément de congés à prendre si son entreprise lui a demandé de solder ses congés pendant le confinement, sachant également que l’Aïd El Kebir et ses dépenses incontournables arrivent à grands pas, et sachant enfin que la rentrée scolaire n’est jamais qu’à 2 mois de temps… Mais soit, je peux me tromper.

Ceci dit, Quid des agences MICE (le tourisme d’affaires, dont votre humble serviteur fait partie) et évènementielles, les grands oubliés, dont la plus grande partie de la clientèle (si ce n’est la totalité bien souvent) se trouve à l’étranger ? Vous savez, celle qui apporte des devises au Maroc…

Bref, les mois qui arrivent s’annoncent très compliqués, le bout du tunnel est encore loin, et si rien n’est fait rapidement par le gouvernement, si des aides sérieuses ne sont pas mises en place dans les prochains jours,, des trombes de licenciement sont à prévoir, avec les conséquences sociales explosives que cela aura.

Ce article est en réaction à celui de Fouzi Zemrani, que vous pouvez lire sur son blog.

3 réponses

  1. C’est hélas un constat amer et nous sommes tous consternés devant l’autisme de nos gouvernants avec tout le respect que nous pouvons avoir pour les autistes!

    1. Cher Fouad,
      Très bonne analyse et malheureusement aucune mesure de soutien et d’accompagnement n’a été prise pour remédier à cette crise sans précédent qui affecte le secteur du tourisme !
      Pire encore, je viens de recevoir une circulaire de la commune de Es Saada dont je dépends pour nous ordonner la fermeture de ma maison d’hôtes tant que l’ensemble des salariés n’auront pas été testé. Pourquoi avoir attendu la réouverture pour quelques jours plus tard faire marche arrière et nous imposer de fermer nos établissements. Aucune précision sur la circulaire sur les démarches à suivre pour réaliser le test! Ni contact, infos sur prix et où réaliser les tests! Bref c’est du grand n’importe quoi …

  2. Compter sur nous-mêmes ce serait le mieux qui pourrait nous arriver. Mais les fonctionnaires locaux sont là pour interdire, retarder, ne pas répondre … et parfois (souvent ?) ne voir que dans chaque demande un moyen d’y trouver un intérêt personnel, ou de vous faire sentir leurs pouvoir de nuisance. Parfois aussi, c’est pour éviter de prendre la moindre décision, pas de responsabilité en cas de problème. l’intérêt général n’a dans les faits aucune importance.
    l’investisseur doit être un fou pour tenir le coup. Le fonctionnaire lui a tout son temps, arrive au bureau tard et déjeune longtemps, sort du bureau très tôt et si vous n’avez pas pu faire avancer votre dossier, revenez demain, après-demain ou le mois prochain … et même l’an prochain !
    Nous attendons une réponse de la Wilaya de Marrakech depuis 15 mois pour créer une nouvelle entreprise. Entre temps, le responsable économique qui “pilotait” le dossier est parti en prison, mais notre dossier lui continue à dormir ?
    Il y a une grande différence entre les Administrations centrales souvent compétentes et bienveillantes avec des cadres sortis de bonnes écoles, et les Administrations locales où les vrais décideurs sont les secrétaires présents depuis 30 ans connaissant tous les rouages … et qui voient passer des hauts responsables tous les 3 ou 4 ans, ils ne font passer les dossiers que de ce qui les intéressent.

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