Flashback: « Quel avenir pour Internet en 2020? »

Vous ne le savez probablement pas encore, et j’ai moi-même tendance à l’oublier, mais votre serviteur est bloggeur depuis pas mal d’année. Depuis 2005 pour être précis. C’était la grande époque des blogs et les réseaux sociaux n’existaient pas encore.

En ce temps-là, mon blog s’appelait « Un MacUser à Marrakech » était il était hébergé sur la plateforme « Canablog », car WordPress n’existait pas encore.

Et en 2005, Le Figaro avait rédigé un article qui s’essayait à imaginer l’internet de 2020. Alors comme nous sommes arrivés en 2020 sans avoir roulé à 88 miles à l’heure dans une Delorean, et que l’article en question du Figaro n’existe plus sur son site, je vous remet le texte. Appréciez, et donnez-moi vos avis en commentaires !

QUEL AVENIR POUR INTERNET EN 2020?

L’institut de recherche américain Pew a demandé à 742 spécialistes de nouvelles technologies de prédire l’avenir du réseau et son influence globale sur le monde. Les résultats sont souvent partagés, avec autant d’optimistes que de cyber-cassandres. Mais de grandes tendances se dessinent.

– Connecté en permanence. 56% des personnes interrogées par l’institut Pew pensent qu’Internet deviendra d’ici 2020 aussi courant (et indispensable) que l’air que nous respirons. La connexion permanente pour tous, avec un ultra-haut-débit quasi-gratuit. En avance sur son temps, la Corée du Sud semble un bon exemple de ce phénomène. Les technologies mobiles seront le premier facteur de cette « globalisation ». 51% des spécialistes estiment pourtant que la réduction de la « fracture numérique » doit être la première priorité dans les années à venir.

– Drogué des mondes virtuels. Pour 56% des participants à l’étude, la dépendance à la réalité virtuelle ne fera qu’augmenter. Il existe déjà des cliniques de désintoxications à internet, et quelques cas d’overdoses mortelles de jeu en ligne. Le développement de gigantesques écrans en haute-définition, de la reconnaissance vocale, et de l’ultra-haut-débit devrait renforcer la tendance. Certains prévoient de véritables épidémies, un manque chronique de sommeil, des enfants « prisonniers » de mondes créés spécialement pour provoquer l’addiction. L’utilisation d’avatars multiples dans autant de mondes différents devrait faire exploser les cas de troubles du comportement.

– Traqué, pisté, identifié, espionné. Le futur de la « vie privée » est le sujet sur lequel les spécialistes semblent le plus partagés. Tous s’accordent à penser que nos petits secrets seront découverts : « La collecte de données personnelles n’en est qu’à ses débuts, la reconnaissance faciale automatique n’en est qu’à ses débuts. Les caméras de surveillance ne sont pas toutes reliées entre elles. Pas encore », souligne l’un d’eux. « D’ici 2020, on implantera une puce RFID à la naissance de tous les nouveau-nés », estime un autre. Pour 46% des participants, cette « transparence » engendrera un monde meilleur, tandis que 49% y voient plutôt l’avènement d’un Big Brother tiré du roman d’Orwell. Et de prévoir le pire : les fameuses puces RFID, destinées au départ à stocker notre carnet de santé ou autre information utile, finiront par devenir un module de surveillance de tous nos faits et gestes, couplé à un système GPS.

– Libre de parler sa langue. Pour 57% des sondés, la langue de Shakespeare ne supplantera pas les autres langages. « Beaucoup de gens n’auront aucun besoin de communiquer globalement dans d’autres langues que la leur, ne choisissant de se connecter qu’avec leur communauté locale », estime l’un d’eux. Plusieurs prédisent qu’une nouvelle « lingua franca » fera son apparition, composée d’anglais mal prononcé, de mandarin, d’espagnol, et de mots spécifiques au web : blog, wiki, pod. Autre hypothèse : un module de traduction automatique et universel permettra à chacun de parler dans son propre langage et d’être compris de tous.

– Citoyen d’une cité-état. 52% prédisent l’effacement progressif des frontières traditionnelles, et en particulier celui du sentiment national. Les êtres humains se regrouperont par affinités, convictions, plutôt que par lieu de naissance. Dans le commerce, ce phénomène sera marqué par l’avènement des « micro-multinationales », des PME regroupant par exemple un Chinois, un Français et un Péruvien. L’espace politique sera lui aussi sujet à une véritable « tectonique des plaques » : les enjeux locaux s’affirmeront, conduisant à un fractionnement en cités-états. « Le vieil ordre mondial ne se laissera pas faire et ripostera », prévient un des sondés.

– Cyberdissident ou techno-sceptique. D’ici 2020, un nouveau groupe humain naîtra : les « techno-sceptiques », refusant les nouvelles technologies, selon 58% des sondés. Un petit nombre vouera même sa vie à la destruction de l’âge informatique, en menant des attentats contre les infrastructures physiques du web, dans la lignée de Theodore Kaczynski, terroriste anti-technologie américain plus connu sous le nom d’Unabomber. Mais la violence sur le net ne sera pas l’apanage de quelques « refuzniks ». Des gangs de cyber-criminels opèrent déjà depuis la Russie, la Chine ou les Etats-Unis, et rien ne permet de dire que la cybercriminalité diminuera dans l’avenir. Enfin, de nombreux intervenants rappellent qu’Internet n’est pas exempt de violence politique : en 2020, certains états censureront et emprisonneront toujours à tour de bras ceux qu’ils appellent les « cyberdissidents ».

– Toujours maître de ses machines.Si la plupart des sondés s’accordent sur des « dangers » dus à l’autonomie grandissante des machines, la plupart restent optimistes. Pour 54%, l’être humain, gardera la main sur ses prérogatives les plus importantes, ne déléguant aux êtres de silicium que des tâches secondaires. Mais d’autres prennent au sérieux les scénarios catastrophes illustrés par Matrix ou Terminator. Ils estiment qu’à l’horizon 2050, la Terre verra naître des robots pleinement conscients, ou une « smartdust », véritable poussière intelligente, invisible et omniprésente.

2 réponses

  1. Merci cher Fouad pour ce partage, cet article du Figaro nous donne un petit coup de vieux.
    Il a eu en partie raison dans ses prospectives, il s’est un peu égaré au sujet des dissidents, il aurait mieux fait d’anticiper ce qu’on peut qualifier de pire et plus dangereux, les grands seigneurs de l’économie de ces deux décennies indifférents au digital, au final, ceux-ci ont plus fait de tort au bien commun que toute forme de dissidence… Je dis ça je ne dis rien ! ?

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