Et ça fait du bien !

Il y avait comme une douce brise de renouveau qui soufflait hier lundi sur Marrakech. Un léger vent d’insouciance qui nous berçait doucement, une atmosphère presque rassurante pour les nostalgiques du temps d’avant la pandémie. Une époque tellement loin de nous aujourd’hui, mais ce n’était pourtant qu’il y a huit mois. C’était le monde d’avant le Coronavirus.

Alors que la veille, Casablanca repassait sous confinement avec une rentrée des classes annulée et que plusieurs quartiers d’une Marrakech à l’agonie fermaient les uns après les autres, nous mesurions quant à nous la chance que nous avions de faire partie de ceux qui pouvaient faire une rentrée « normale » au Lycée Victor Hugo de Marrakech. Et pourtant, la foudre n’avait pas frappé loin, fermant le groupe scolaire Majorelle et l’école Hilali de Targa quelques heures seulement auparavant.

Tout autour de la cité scolaire, les associations de parents d’élèves ne ménageaient pas non plus leurs efforts pour informer les parents de l’évolution de la situation, et à chaque instant, nous recevions des informations précieuses sur la rentrée. Grâce aux troupes de l’APEMA, à la force de leurs groupes WhatsApp, et de leurs solides relations avec l’administration de l’école, nous parents avons pu naviguer le long des chemins sinueux et jonchés de doutes de cette rentrée 2020!

De mails réguliers en coup de fils et messages fébriles, l’écosystème du Lycée revenait doucement à la vie après des mois de léthargie, comme un malade qui rouvre progressivement les yeux et reprend lentement sa respiration. Le jour tant attendu de la rentrée était finalement arrivé et presque comme par magie, tous les acteurs se sont remis en place.

Voici donc les habitués du Krusti qui se retrouvent, des embrassades plein les yeux. Un peu plus loin, les clients des Maîtres du Pain reprennent aussi leur quartier et chacun se scrute, se reconnait, se salue, se « check », du poing, se « coude » le bras, se tape du pied.

En regardant tout ce petit monde se retrouver, j’ai pu réaliser à quel point cela m’avait également manqué, et je me suis laissé surprendre à m’imaginer, le temps d’un court instant, que toute cette folie n’avait finalement été qu’un cauchemar, et que j’avais enfin réussi à me réveiller. Et mon Dieu, ça m’a fait du bien! Pendant un moment, je me suis souvenu de la chance que nous avions, sans même nous en rendre compte, de vivre sans le Covid-19. Pas vous?

Mais ça, c’était la vie d’avant. Aujourd’hui, nous savons tous que cet invisible ennemi a réussi à bouleverser toute la planète, mais il est encore trop tôt pour avoir une vue précise de notre vie d’après, parce que celle-ci sera ce que nous en ferons.

Et comme le Colibri, je sais que je vais faire ma part. Et ça fait du bien.

2 réponses

  1. Ça c’est l’effet du petit café qu’on a pris ensemble au César ?
    C’est vrai qu’on a de la chance, il faut savoir l’apprécier.

  2. Les élèves de LVH ont bien de la chance. Pourvu que ça dure…c’est ce qu’a dit Mme mère lorsqu’on lui annonça que Napoléon est devenu empereur des Français.

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